Entre les débuts de la colonisation grecque, qui voit la naissance des premières cités, et la multiplication des fondations urbaines sous la domination romaine, le développement du phénomène urbain dans le monde méditerranéen occidental ne constitue pas un phénomène linéaire. Il n’est plus possible aujourd’hui d’étudier les réalisations en ce domaine des sociétés indigènes sous le seul angle des « influences méditerranéennes », c’est-à-dire grecques et romaines. Ce colloque avait donc comme ambition de faire le point de nos connaissances sur les différents types d’agglomérations reconnues entre l’Espagne et le Sud des Alpes : peut-on définir des lignes directrices communes alors que la pratique habituelle est de les étudier dans un cadre strictement régional ? La période prise en compte, les IVe-IIe siècles av. J.-C., a fait beaucoup moins retenu l’attention des chercheurs que celle qui précède et, surtout, que celle qui suit : s’agit-il d’une période vide, antérieure à l’apparition des grands oppida celtiques ou, au contraire, d’une période charnière où se mettent en place des processus novateurs ? Le cadre géographique envisagé peut sembler, à première vue, tout à fait artificiel. Son unité est donnée par sa localisation en bordure du monde celtique proprement dit et la plus grande possibilité de contacts avec le monde « classique » qui en découle. Les réponses apportées permettent de mesurer et sans aucun doute de préciser ce que l’on peut entendre aujourd’hui sous le vocable de protourbanisation.