Comment s’informait-on des affaires du temps aux XVIe et XVIIe siècles ? Ce livre explore les multiples dimensions de l’information en étudiant comment les données collectées sur le terrain des guerres ottomanes étaient transmises, reçues et traitées en Italie. Le croisement des sources militaires, administratives et diplomatiques permet de confronter les circuits et les supports de la veille stratégique opérée par les agents et les alliés du Saint-Siège sur la Méditerranée, à une époque où la région fait l’objet d’une attention renouvelée. L’information politique alimente les échanges diplomatiques européens et se nourrit d’eux ; elle est supposée réduire la part de risque et d’incertitude liée aux prises de décision et contribuer à la réactualisation constante des savoirs d’État ; ses formats et ses usages infléchissent le rapport des acteurs au temps, à l’espace et aux événements. Reconsidérant le rôle joué par les nouveaux médias, tels les Avvisi a mano et les gazettes, au sein de ces processus, l’analyse met en perspective les origines et les effets de l’invention de l’actualité avec les mutations des pratiques administratives. Examiné à la lumière de la Méditerranée, le gouvernement des nouvelles apparaît alors comme un élément décisif de la première révolution de l’information à l’époque moderne.