De Charlemagne aux diverses « Renaissances », la grandeur de Rome pèse sur le Moyen Âge. La genèse de l’État moderne au tournant du XIIIe siècle incite à s’interroger, en ayant recours à la méthode comparative, sur la distance entre les structures profondes des sociétés antiques et médiévales sur lesquelles s’appuient nécessairement les constructions politiques. Une fois le poids de la memoria de Rome évoqué à travers le cas des représentations impériales carolingiennes, on examine ainsi le cadre spatial et temporel, le poids relatif du document écrit et les écarts entre les structures familiales dans les deux ensembles, avant d’aborder, de manière peut-être moins systématique, les problèmes de l’impôt, de la justice et du sacré. Un tel programme était sans doute trop vaste pour qu’un seul colloque puisse en venir à bout, mais les études présentées ici ont d’abord pour ambition d’ouvrir de nouveaux horizons en faisant sauter les barrières académiques qui empêchent trop souvent encore les spécialistes de périodes historiques différentes de travailler ensemble.