L’étude des systèmes de représentation au Moyen Âge accorde une attention croissante aux images du passé, à leurs fonctions et à leurs utilisations. Le présent volume s’inscrit dans ce courant de recherche et trace des voies nouvelles en s’efforçant d’évaluer l’autorité du passé dans les sociétés médiévales. Il rassemble les communications faites lors du colloque organisé par l’Institut historique belge de Rome, l’École française de Rome, l’Université libre de Bruxelles et l’Université Charles de Gaulle – Lille III, en collaboration avec l’Academia Belgica (Rome, 2-4 mai 2002). L’ouvrage ne montre pas seulement comment le passé donnait une légitimité au présent, mais aussi dans quelle mesure il était un idéal à atteindre, une norme ou un modèle à suivre ou – au contraire – un exemple à éviter. Il ne se limite pas à étudier des cas d’instrumentalisation du passé ; il met l’accent sur le rôle de la référence au passé dans la formation de certains comportements, la genèse de diverses institutions, le façonnement des mentalités et la production culturelle. Certains exposés s’interrogent en outre sur la façon dont on pouvait négliger, voire rejeter cette référence et affirmer l’égalité ou même la supériorité du présent. Au reste, celui-ci conditionnait toujours l’autorité accordée ou refusée au passé, et il était lui-même destiné à servir de référence pour les générations futures. Les perspectives de l’ouvrage se veulent larges et comparatives : l’Occident chrétien fait l’objet d’une approche très diversifiée et une réelle ouverture est ménagée aux mondes byzantin et musulman.