Du sud de la Libye au Maroc nord-atlantique, de nombreux vestiges de structures liées au captage, à la circulation, à la distribution, ou encore au stockage de l’eau témoignent de la capacité d’adaptation des populations antiques et médiévales aux contraintes de leur environnement. La diversité des solutions mises en œuvre pour l’exploitation des ressources hydriques, dans cette vaste région aux conditions hydrographiques inégales mais somme toute relativement limitées, incite à une relecture des sources littéraires, épigraphiques et des données archéologiques souvent réactualisées par de récentes observations de terrain. Les communications présentées en mars 2002 lors du colloque international de Tunis n’offrent pas seulement un panorama des installations hydrauliques selon les régions. Appuyées par des analyses techniques et de nouveaux apports chronologiques, elles abordent également la question de l’origine, de l’évolution et de la transmission des savoirs faire, sans négliger les aspects de gestion et de réglementation relatives à l’utilisation des ressources en eau. Considérant les conditions topographiques, géologiques, pluviométriques, les auteurs s’interrogent sur l’alimentation en eau des cités, tout autant qu’ils attirent l’attention sur les installations rurales et agricoles et montrent à quel point la question du contrôle et de la distribution de l’eau dans le Maghreb antique et médiéval demeure un vaste champ d’étude au sein duquel les recherches systématiques méritent d’être poursuivies.