Cet ouvrage est le résultat de quatre campagnes d’étude conduites sur le site d’Ostie entre 2002 et 2005, sous l’égide de l’École française de Rome et de la Soprintendenza per i Beni archeologici di Ostia Antica. Au centre de ce travail se trouve un important château d’eau situé à l’intérieur de la muraille d’Ostie, à proximité de la Porta Romana et de la voie reliant la colonie à sa métropole. Mis au jour mais peu étudié, ce castellum aquae constituait un objet idéal pour l’application des méthodes de l’archéologie de la construction. Dans cette optique, un système spécifique d’enregistrement et d’analyse des données relatives aux élévations parementées de brique et de pierre a été élaboré. Diverses méthodes complémentaires ont aussi été sollicitées pour approfondir l’étude : restitution en 3D, sondages et étude du mobilier, analyses géologiques. Du point de vue historique, l’enjeu était de situer le castellum aquae de la Porta Romana au sein d’un réseau d’adduction envisagé sur la longue durée. La mise en perspective des données archéologiques, épigraphiques et juridiques a permis d’identifier les acteurs institutionnels et les grandes phases d’élaboration de ce réseau. C’est donc un point de vue spécifique sur l’histoire urbaine de la colonie d’Ostie à l’époque impériale qui est proposé ici.