Que venaient faire en Italie José Borges, Rafael Tristany et les autres étrangers qui ont mis leurs armes au service du dernier roi de Naples et combattu l’unité nationale, entre 1861 et 1863 ? Leur combat témoigne de la force des oppositions soulevées partout en Europe par l’unification italienne, mais aussi d’une longue tradition d’engagement volontaire sous le drapeau de la légitimité. Tout au long du XIXe siècle, la contre-révolution a en effet donné à ses partisans des raisons de se mobiliser au-delà de leurs frontières, en offrant leur voix, leur plume, leur bourse et parfois leur bras. Au lendemain de la proclamation du royaume d’Italie, l’explosion de la révolte populaire dans le Mezzogiorno offrit un terrain d’action à tous ceux qui voulaient défendre la « bonne cause » en servant celle du roi de Naples. En croisant les archives du gouvernement napolitain en exil et diverses sources policières, militaires et diplomatiques, cette étude entend reconstituer l’histoire d’une mobilisation armée internationale contre l’unité italienne. Elle pose, au-delà, la question de l’interprétation du volontariat politique et militaire, entre idéal, soif d’aventures et opportunisme.