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Catalogue
[Monographie]
, Moyen Âge
Les disettes dans la conjoncture de 1300 en Méditerranée occidentale
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Collection de l'École française de Rome
450
Roma: École française de Rome, 2011
ISBN: 978-2-7283-0903-0
438 p.
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Version en ligne TORROSSA
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État: Disponible
Prix: € 70
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Aujourd’hui, le réchauffement climatique menace, sinon la terre toute entière, du moins certaines régions ; des populations africaines sont menacées de mourir d’inanition. Autour de 1300, c’est l’Europe qui souffrait d’un changement climatique – l’entrée dans le petit âge glaciaire – et que frappaient des disettes répétées. Le parallèle donne une singulière et triste actualité à l’étude de ces années.
Pendant quelques décennies, les médiévistes les ont perçues à travers le modèle malthusien d’un monde affamé par une démographie galopante, un monde qui, en l’absence de progrès techniques, ne parvenait plus à produire assez pour se nourrir. Malgré d’évidentes différences entre l’Europe du Nord et du Sud, le modèle élaboré à partir de sources anglaises fut étendu à toute l’Europe.
Un groupe international d’historiens spécialistes des régions méditerranéennes a repris la question, sensible aux spécificités de l’agriculture et de l’alimentation méridionales. Les révisions entamées par les historiens de l’Angleterre et les études récentes des économistes les y poussaient aussi. C’est une histoire très différente qui s’est révélée.
En fait, les disettes sont loin d’avoir disparu aux XIIe et XIIIe siècles ; c’est une documentation d’un nouveau type qui les fait surgir avec violence après 1300. Plus encore, malgré de fortes nuances régionales, les disettes sont liées, bien évidemment à de mauvaises récoltes, mais surtout à une urbanisation très rapide et à la mise en place bénéfique et douloureuse à la fois d’un intense marché des céréales. L’approvisionnement des grandes « métropoles » industrieuses de la Méditerranée est désormais sans cesse sur le fil du rasoir. L’attention qu’y apportent les gouvernements urbains, inquiets des risques d’émeutes, ne parvient pas à contrer les effets des guerres et le jeu dangereux des élites et des princes qui autorisent ou interdisent les exportations selon leur intérêt : risques et limites d’une ancienne « globalisation ».
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