Les ermites furent nombreux et influents au Moyen Âge, tant en France qu'en Italie, mais ils ont généralement échappé à l'attention des historiens dans la mesure même où ils ont souvent vécu en marge des institutions ecclésiastiques. Dans le présent volume, on s'est efforcé de rechercher et d'étudier les sources, très variées, qui devaient permettre de mieux saisir l'importance quantitative et qualitative du phénomène érémitique en Occident entre le XIe et le XVe siècle. L'Italie tient dans cette perspective une place déterminante : les témoignages concernant les hommes et les femmes qui avaient fait le « choix de la solitude » y sont plus nombreux qu'ailleurs, en particulier dans le Mezzogiorno et en Sicile où l'influence byzantine a favorisé le développement de l'anachorèse. La réflexion sur l'érémitisme – à la fois réalité, idéal et mythe – débouche enfin sur une interrogation concernant les rapports qui se sont établis au cours des siècles entre les hommes de Dieu, l'espace et le sacré dans le monde méditerranéen et qui a conditionné, parfois jusqu'à nos jours, l'histoire et la vie religieuse de ces régions.
