Alors que l’intérêt pour l’armée romaine ne s’est jamais démenti depuis le Moyen Âge, le XXe siècle a pu mettre au jour, grâce au recours à l’archéologie aérienne, un nombre considérable de sites militaires renouvelant profondément la lecture des sources anciennes dans leur confrontation avec les témoignages de terrain. Maurice Lenoir dans ce livre posthume issu de sa thèse d’État, n’a pas voulu s’enfermer dans des oppositions stériles entre vues du ciel et études au sol, entre sources écrites et relevés localisés, mais proposer, à travers l’analyse d’un corpus limité dans le temps, l’espace et par la nature des documents – camps construits en dur, du 1er siècle à Constantin, du Proche-Orient à l’Afrique - une relecture à portée générale de l’entière complexité des dispositifs militaires de l’Empire et de ses stratégies dans des zones aux limites du désert, au contact de populations nomades, qui en souligne l’originalité dans la tradition romaine et comme expression du pouvoir impérial.