Quelles étaient les circonstances et motivations de la fondation des lieux de culte antiques ? Qu’est-ce qui présidait au choix des dieux ? Quels étaient les agents et les processus d’exécution de la genèse des temples ? Quels étaient les critères qui prévalaient dans le choix des sites sacrés ou les modalités d’installation d’un temple sur des structures existantes ? L’enquête proposée dans cet ouvrage sur la naissance des dieux dans l’Antiquité méditerranéenne, à forte tonalité archéologique et présentant des dossiers inédits pour une grande part, permet de proposer un bilan collectif sur les multiples implications de la formation des lieux de culte dans l’Antiquité, en partant de la documentation fournie par les sanctuaires compris non pas seulement comme des lieux de culte, mais également comme des lieux de cristallisation de la mémoire collective des sociétés antiques. Un tel sujet, exploré dans le cadre d’un colloque organisé à Rome en 2015, se prêtait particulièrement bien au programme de recherches commun des Écoles françaises d’Athènes et de Rome qui proposait de réfléchir sur les lieux de culte. En partant des fouilles et études menées par les deux Écoles depuis le XIXe siècle, l’objectif annoncé de ce programme est avant tout de faire dialoguer l’Est et l’Ouest méditerranéen, souvent séparés par les cloisonnements disciplinaires de l’histoire et l’archéologie grecque et romaine, voire provinciale.
– Sandrine Agusta-Boularot est professeur d’archéologie et d’histoire de l’art des mondes romains à l’université Paul Valéry-Montpellier 3 (UMR 5140 – Archéologie des sociétés méditerranéennes).
– Sandrine Huber est professeur d’archéologie classique à l’université de Lorraine (EA 1132 – HisCAnt-MA).
– William Van Andringa est professeur d’archéologie romaine à l’université de Lille (HALMA, UMR 8164 du CNRS) et à l’Institut universitaire de France, directeur de recherches au Helsinki Collegium for Advanced Studies.